Terrorisme et radicalisation : quelle(s) prévention(s) ?

 

Si le phénomène n’est pas nouveau, le terrorisme s’est imposé comme une problématique préoccupante et majeure dans nos sociétés occidentales. Les pouvoirs publics, à l’instar de la recherche, se mobilisent depuis plusieurs années afin d’endiguer – faute de stopper – ce processus criminel complexe à apprehender.

Bien que Terrorisme et Radicalisation sont deux expressions connexes, souvent apparentées – parfois même  confondues -, il est toutefois essentiel de les distinguer à l’étude de la thématique préventive.

 

La radicalisation

 

L’expression radicalisation s’est intégrée dans le langage « courant » il y a moins de deux décennies, au début de années 2000, lors de travaux de recherche engagés par l’Union Européenne à la suite des attentats du 11 septembre.

Le terme radicalisation ne dispose pas d’une définition universelle. S’il désigne le processus, le phénomène, par lequel des individus se radicalisent, cela reste polymorphe avec des dimensions tant politiques, culturelles que religieuses. Les attentats subis par nos sociétés ces dernières années l’associent cependant dans le langage courant à la religion islamiste extrémiste – on parle alors de « radicalisme djiadiste ».

 

Le terrorisme

 

Le terrorisme est l’expression d’une forme violente de radicalisation. Il se définit comme un « ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système ». 

Le terrorisme se définit donc dans le passage à la violence, le passage à l’acte délinquant ou criminel sous le prisme idéologique.

 

Prévenir différemment

 

Nous l’aurons compris, Terrorisme et Radicalisation sont donc bien distincts. Il est indispensable que l’étude de ces phénomènes sous l’angle des politiques de prévention le soit également.

Ainsi, la prévention du terrorisme visera une action répressive, autoritaire, ciblée sur les organisations radicalisées et leurs modes opératoires délinquants ou criminels.

La prévention de la radicalisation interviendra bien plus en amont, sous un angle éminemment plus social et sociétal, étudiant les facteurs de la radicalisation, les modes d’approche des organisations radicalisées, les causes des « basculements » …

Si prévenir la radicalisation prévient inexorablement le terrorisme, l’inverse n’est donc pas toujours vrai.